L’épidémiologie, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit très simplement d’une discipline scientifique qui étudie la fréquence, la répartition dans le temps et dans l’espace d’une maladie dans la population (ou dans différents sous-groupes de populations en fonction par exemple de l’âge, du sexe etc).
Il y a encore quelques termes à préciser pour pouvoir s’y retrouver dans ces études et plus particulièrement l’incidence et la prévalence.
L’incidence est le nombre de nouveau cas d’une maladie sur une période donnée.
La prévalence est le nombre total de cas à un moment donné. Ce nombre intègre les nouveaux cas et les cas anciennement diagnostiqués de la pathologie étudiée.
Maintenant que l’on sait cela, pour les infections à MNT ça donne quoi ?
La réponse n’est pas simple. En effet si l’on s’intéresse à ce qui nous concerne le plus, à savoir les données en France, il s’avère qu’il n’y a que très peu d’études disponibles.
Une analyse de nombreuses études publiées entre 1946 et 2014 dans ce que l’on appelle la « littérature médicale » montre que d’une manière générale, quelle que soit la région du monde l’incidence (c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas sur une période donnée) des infections à MNT est en augmentation. Pour être plus précis (et pour les plus curieux) l’incidence varie entre 0,73 et 5,6 / 100 000 personnes par an (les incidences les plus faibles étant celles des études les plus anciennes et considérées sous estimées).
L’épidémiologie s’intéressant également à différentes populations, des données montrent que l’incidence des infections à MNT augmente avec l’âge (c’est-à-dire que dans les classes d’âges plus élevées il y a chaque année, plus de nouveau cas)
Sans oublier que les infections à MNT sont des pathologies chroniques, du fait de l’émergence de nouveaux cas chaque année, il est logique que la prévalence (qui fait le cumul des nouveaux cas et des cas anciens à un moment donné) augmente.
Ces données sont des données mondiales ou surtout américaines.
Mais qu’en est-il de la France?
Dans cette même littérature scientifique il n’y a que peu d’études épidémiologiques sur les infections à MNT. Il existe des données pour des populations (groupes de patients) particulières comme les patients atteints de mucoviscidose.
Dans une étude (maintenant un peu ancienne, elle date de 2009) la prévalence de l’infection à MNT était de 6,6% ; avec des variations selon la zone puisque qu’elle était de 3,7% dans l’est et de 9,6% à Paris. Les espèces les plus fréquemment retrouvées étaient Mycobacterium abscessus complex (MABSC) et Mycobacterium Avium Complex (MAC).
Une analyse en fonction de l’âge montre que si les MABSC étaient retrouvées à tous les âges, il y avait un pic entre 11 ans et 15 ans, alors que les MAC étaient plus fréquents chez les patients de plus de 25 ans.